Ullrich et Vino à tout prix!

Depuis que Lance avait décidé de revenir à la compétition, il était assez satisfait de lui. Il se languissait d'être de retour dans le peloton, pour affronter la vindicte, pour dire du mal publiquement des journalistes français, pour se faire craindre à nouveau. La retraite sportive ne l'amusait guère. Les galas, la presse people, le président Bush... c'était barbant, pas assez boxé, trop lisse. Il avait besoin d'affrontement.

Le retour prévu de Basso l'avait aussi encouragé. Mais affronter Basso n'était pas tout à fait à la hauteur de ses attentes. Même adversaire de vélo, Basso était par nature de son côté - pas de réelle humiliation possible ; Basso ne pouvait pas lui procurer ce genre de plaisirs vifs qu'il avait connus avec Ullrich. Basso : pas assez candide, déjà trop sérieux, et trop camarade, pas résigné mais prêt à l'allégeance. Ullrich : vraiment bonnard, athlétiquement génial et tactiquement larvesque, pas du tout soumis mais résigné. Là, c'était drôle. Se payer un type authentiquement plus fort, mais incapable.

Un autre aussi, qui l'amusait bien, pour d'autres motifs : Vino. C'était dû à son genre roquet de Sibérie, hargneux et, cette fois, pas camarade du tout, pas résigné du tout, et pas soumis du tout - mais pas assez talentueux. Il l'aimait bien. Eh bien, il lui fallait absolument Ullrich et Vino. Sinon, revenir au Tour, à quoi bon? Landis, Basso, et même Hamilton, et pourquoi pas Heras, non, c'était fade. Il lui fallait Ullrich et Vino.

Et il savait qu'il y arriverait. Il réfléchit à une campagne de persuasion.

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