Sentiers détournés

Pour divaguer ou prendre le temps d'une digression. Ou tout simplement pour écrire plus sérieusement que dans la Satire ou dans le Pastiche.


Pantani : cette incroyable thèse du complot qui se précise

La vie de Marco Pantani, champion cycliste de son état, fut un roman. Sa mort à 34 ans le 14 février 2004 dans une chambre d'hôtel à Rimini en fut malheureusement l'un des principaux ingrédients. Et l'intrigue n'est pas dénouée. On ne sait plus par où commencer, ni où et quand ça finira. Dix années, de 1994 à 2004, concentrent toute l'histoire médiatique, fulgurante, de ce champion d'exception passé de gloire à opprobre, de lumière à trépas. Mais toutes les années écoulées depuis son décès continuent d'abreuver cette histoire jamais achevée. Non seulement les circonstances de sa mort n'ont pas cessé de susciter les interrogations et les suspicions de meurtre, mais la théorie selon laquelle le tonitruant scandale de dopage qui a précipité sa perte en 1999 était un coup monté trouve de plus en plus de crédit.

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Sortie de léthargie

Saperlipofichtre ! Rhâ ça me cogne dans la tête et j'ai froid aux pieds. Sais pas trop quelle heure il est, stop, je corrige : sais pas trop quelle ère nous sommes. Genre : gueule de bois. Gueule de bois sévère. Mais pourquoi ? je ne sais plus, car de quelle durée de coma je peux sortir là ? Du revers de ma main molle et engourdie, j'exhume la couleur originelle de mon pull d'un lustre de poussière. Mais j'ai dormi combien de temps ?

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Spectrale Marseillaise

Par Lothar.

 

Ce lundi, ne voulant pas laisser mon spectre d'ami chroniqueur se ravachir dans son bureau-squat, je pris d'autorité trois heures de congé pour l'emmener faire une partie de vélo. Si je réussissais à le sortir, je gagnais d'avance la prochaine manche : le remettre à son clavier et relancer les chroniques du vélo. On ne répondit pas sur son téléphone fixe.

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Réouverture sur la vie

Par Lothar.

 

J'attendis mon dimanche pour relancer l'enquête. La réapparition brusque de mon chroniqueur d'ami sur une avenue d'Aix ne nous avait pas laissés sans séquelle, ma bicyclette, ma remorque et moi-même. Je ne rappellerai pas, en effet (ou alors, très brièvement), que, lancé à la poursuite de mon spectre d'ami au ventre ballottant que j'aperçus pédalant à toute allure sur un vélo au pneu arrière à plat, j'encastrai la remorque attelée à mon propre vélo, et qui me sert d'ordinaire à remorquer mes commissions végétariennes de la semaine ou du mois, j'encastrai la remorque de mon vélo, donc, dans les arrières-trains respectifs d'une Mini Austin et d'un fourgon de convoyage de fonds, qui discutaient le bout de gras à un feu rouge. J'avais à la fois sous-estimé la largeur de ma remorque et surestimé le passage entre lesdits véhicules. Ou plutôt, j'avais oublié la présence d'une remorque derrière moi. Ou en fait, je ne sais plus, je ne me souviens guère que de l'agacement de ces messieurs les convoyeurs de fonds.

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Sprint de boulevard... interrompu

Par Lothar.

 

J'étais en train de charger mes commissions végétariennes de la semaine dans la remorque de mon vélocipède, sur le parking d'un grand supermarché discount de ma cité. Quelques œillades à la bicyclette de l'apprenti-boulanger. Une fort belle machine en vérité. Un bref salut audit apprenti à travers la vitrine, lequel apprenti avait observé mes regards séduits. Seul un événement très fortement perturbateur pouvait détourner mon attention, à ce moment très précis, et interrompre mes subtiles avances. Une autre bicyclette ; montée d'un autre bicycliste. Mais pas n'importe quelle bicyclette, ni n'importe quel bicycliste. La première traînait derrière elle un insupportable flip-flip sur le boulevard devant moi, et portait sur sa selle le second (le bicycliste, donc - lequel était de mes amis le plus inattendu à ce moment très précis).

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Parti dérouler ma transe

J'ai dû rêver que j'essayais d'attraper la liqueur de pomme verte. Je tendais le bras, je tirais sur l'épaule, du pouf-banquette où j'étais vautré depuis l'aube. Le contact graisseux et froid d'un chapelet de maillons m'a désagréablement réveillé. J'avais empoigné la chaîne du vélo - ce même vélo qui dormait dans le bureau depuis… depuis des mois, encore fixé sur son home-traîneur, le rouleau tendu maintenant toujours la pression sur le pneu à plat, et même pas usé… La bouteille de liqueur était sur la selle, dans un dangereux équilibre mais désastreusement vide. Quinze heures dix-sept. Les convecteurs à fond. Des coups de tambourin dans le crâne. Impossible d'enfiler les chaussettes : bide trop gonflé. C'est à ce symptôme que m'est apparue la juste idée de ma déchéance. Au début, le bide s'écrasait mollement sur les cuisses lorsque je laçais mes chaussures. Puis ça a commencé à me couper le souffle. Puis ça appuyait tellement fort que je rendais l'omelette aux lardons.

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La crise à tous les étages

C'est la crise. La crise à tous les étages. La crise économique, la crise sociale, la crise boursière, la crise politique, la crise socialiste. On en oublierait presque la crise cycliste. Elle avait dix ans d'avance, seulement un peu visionnaire, la crise cycliste.

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Armstrong fait pâlir les sceptiques

Si Lance Armstrong prend vraiment le départ du Tour 2009, un certain nombre de mâchoires crispées feront de la poussière d’émail, à trop faire grincer des dents. Et s’il le gagne, il réussira le plus magistral pied de nez, que dis-je, un sacré bras d’honneur (ou un doigt, selon les méthodes de Manolo Saiz) lancé au cyclisme, à ses détracteurs, à ASO. Les sceptiques ont pâli - les fameux sceptiques, auxquels s’adressait le discours de retraite d’Armstrong, à la fin du Tour 2005, septième et dernière édition épinglée par lui, série qu’on croyait définitivement close, et désormais à considérer à nouveau en cours, qu’on se le dise ; car enfin, Armstrong a rarement déçu ses fans, et n’a pour ainsi dire jamais satisfait ceux qu’on appelle les anti-L.A. Malgré les doutes sur une victoire éventuelle en 2009 - malgré les doutes sur le retour annoncé, déjà ! - la possibilité d’un combe-back gagnant est à prendre très au sérieux… !

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Antoine Vayer sort du bois : entretien

En 2005, le site Cyclismag (qui a disparu depuis) s'inquiétait de la disparition d'Antoine Vayer ; et le voilà qu'il sortait du bois simultanément sur La Flamme Rouge et sur Vélochronique !

 

Ces deux sites ont collaboré  pour vous proposer un entretien passionnant avec Vayer qui, lorsque vient le temps de parler de ce qui se passe réellement dans le cyclisme, ne s'économise jamais, parle avec verve et sans mâcher ses mots, loin de la langue de bois de nombreux journalistes apparemment plus prompts à préserver l'image du cyclisme qu'à en dénoncer les problèmes criants.

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Janvier 1940 : la Gestapo "suicide" Albert Richter

En janvier 1940, en pleine guerre, on apprenait la mort du brillant sprinteur allemand Albert Richter, dans des circonstances troubles. Du suicide au règlement de compte, diverses explications furent avancées. A ce jour les conditions de cette disparition ne sont certes pas claires, mais une chose est sûre : Richter est mort pour n'avoir pas suivi le nazisme. Il avait 27 ans.

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Le record de l'heure de 1984 à 2000

Le dimanche 4 avril 2004, Graeme Obree veut se relancer à l’assaut du record de l’heure. Cette ambitieuse entreprise nous a redonné l’occasion de nous pencher sur l’histoire mouvementée de ce record. Nous revenons sur les différentes péripéties de ce record de 1984 à 2000.

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