La grande inquisition (2)

Floyd le coriace

C'était au moins la dixième fois que Floyd passait entre les mains du Dr Lamborghini. Un record. Il n'y a que Tyler (et peut-être Roberto, les archives ne sont pas sûres) qui ont si longtemps résisté aux supplices du sulfureux docteur. Si on met Lance de côté, évidemment : c'était un cas à part.

On avait raconté qu'Oskar (relâché quelques jours seulement après son arrestation) fut l'un des premiers à accepter d'emblée (avant tous sévices) de reconnaître ses fautes et de mettre fin à sa carrière. David y aurait fait des aveux rapides et facile et, en échange de quelques renseignements précieux, le Dr Lamborghini avait accepté qu'il poursuive sa carrière après une suspension exemplaire. Le cas de Cédric était sujet à polémique. Des bruits disaient qu'on lui avait fait subir des outrages pour lui extorquer de faux aveux.

Floyd était un coriace. Avec ses airs de jésuite vertueux et d'aimable mennonite, il donnait l'apparence d'un gentil garçon que rien ne vient corrompre. Le Dr Lamborghini ne désespérait pas d'en venir à bout. Il avait tous les éléments qui lui permettaient de le garder en détention (contrairement à Lance qu'on devait relâcher systématiquement après ses arrestations à répétition). Floyd ne payait pas de mine, mais il était très inventif et hautement résistant. Il avait franchi la première étape de torture en démontrant l'erreur judiciaire par la bière et par le whisky. A présent, malgré les supplices à l'huile bouillante et à la machine à perforer, il parlait d'erreur d'étiquetage.

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